Le marché de l’IT face au COVID

Selon Syntec Numérique et son bilan de 2020, l’organisation professionnelle des Entreprises de Service du numérique (ESN), des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies (ICT), le secteur du numérique aurait été moins impacté que prévu par la crise sanitaire liée au Covid-19.

En effet, le bilan de 2020 dresse une baisse de chiffres d’affaires estimée à -4,6% en France. Bien qu’importante, cette baisse était estimée à -6,7% en juillet 2020.

Une situation contrastée 

Selon les métiers, des écarts se forment. Les ESN (Entreprises de Service du Numérique) affichent en 2020 une baisse de CA estimée de -4,2%. Les cabinets de conseil en technologie sont très impactés avec une baisse estimée de -12,3% (exposition secteurs aéronautiques/automobiles). Cependant, les éditeurs de logiciels s’en sortent mieux, avec une croissance de +0,3% par rapport à 2019.

Des appels d’offres impactés

La crise sanitaire a eu un impact sur toutes les entreprises, tous secteurs confondus. Beaucoup d’entreprises se sont vues dans l’obligation de mettre les projets numériques en cours à l’arrêt. De plus, l’année 2020 s’est vu rimé avec prudence. L’heure n’était pas à l’investissement. Les appels d’offres ont connu une baisse de -83% au premier trimestre 2020 et de -46% au troisième trimestre (par rapport à 2019). Les commandes restent très faibles en comparaison avec la période pré pandémique. Cependant, les appels d’offres se stabilisent. Le book-to-bill (met en relation les nouvelles commandes obtenues avec les facturations au cours de la même période) remonte progressivement. Il est positif ou neutre pour 56% des entreprises au troisième trimestre 2020.

Un marché de l’emploi stable

2 entreprises françaises sur 3 dans le secteur du numérique disent avoir augmenté ou stabilisé les effectifs en 2020. Le marché de l’emploi du numérique représente aujourd’hui 530 000 emplois.

Les sociétés de conseil en technologies (ICT) risquent elles cependant un nombre de suppression d’emplois inquiétant. En effet, 10 000 postes seraient en danger.

Que nous réserve 2021 ?

Globalement, 2021 se montre favorable pour le secteur du numérique en France. Syntec Numérique prévoit une croissance de +1%. Cependant, la crise économique que nous traversons reste un facteur impactant ce retour de croissance. Les dépenses IT devraient croître pour plus de la moitié des entreprises en 2021, à conditions que les budgets soient suffisants.

 

Suivant les secteurs, la croissance s’annonce disparate.

Pour les ESN :

En 2021, on estime la croissance des ESN à +1,1% en France, après une baisse de chiffre d’affaires de -4,2% en 2020. Les offres qui occuperont le plus de parts de marché seront le cloud, le SaaS (Software as a Service, concept reposant sur le cloud, permet aux utilisateurs de s’abonner à des logiciels sous forme de service via internet plutôt que de les installer sur les serveurs d’entreprise) et la cybersécurité. Le cloud représentera près de 25% de parts de marchés sur le secteur des ESN (+14,7%).

Pour les éditeurs de logiciels :

Déjà favorisé par une croissance en 2020 (0,3%), le secteur de l’édition de logiciel sera le plus avantagé en 2021. On estime la croissance de ce secteur à +3,8%. Les logiciels outils (outils analytiques, de gestion de données, de développement, d’intégration, d’orchestration et de mise en qualité) représentent une croissance estimée de +5,1% en 2021 (+0,7% en 2020). Le modèle SaaS (comme RH-eScale, logiciel de gestion d’entretiens professionnels) reste très dynamique et représente 40% des nouveaux projets au second semestre 2020.

Les 3 forces prometteuses du secteur pour 2021 sont :

  • Le modèle SaaS
  • Les nouvelles offres/fonctionnalités (R&D)
  • Les solutions de mise en conformité

Pour les ICT :

Secteur le plus impacté par la crise sanitaire en 2020 avec une baisse de chiffre d’affaires de -12,3%, la tendance devrait s’améliorer en 2021 avec une décroissance moindre estimée à -3,3%.

La reprise du secteur est variable en corrélation avec l’impact du Covid-19 sur chaque secteur. On estime la reprise pour l’énergie/les télécoms de 0 à 6 mois, pour l’automobile de 6 à 12 mois et pour l’aéronautique, plus d’une année.

Le secteur du numérique comme beaucoup d’autres, a souffert des conséquences de la crise sanitaire et économique que le monde entier traverse. Les dégâts sont cependant disparates et à nuancer. Ce marché fort et porteur de valeur saura se relever.

 

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